DE L'ENFANCE 6/7

Les autres

Et toi, l’adulte, meurtri par le chagrin avec tes airs de personne stable, s’il te plaît, ne mets pas tes manques sur le dos d’autrui, vis le cœur autant léger qu’une poussière au vent, car tous tes manques disparaîtront un jour. Alors que toi, tu ne manqueras qu’au spectacle qu’est l’existence perçue par moi, qui te vois, là. Alors laisse-moi, abandonne-moi à mon sort plutôt que de devoir supporter le tien. Car, par chaque parcelle qui le recouvre, le monstrueux édifice de tes malheurs n’a toujours été que construit par toi. Alors, je t’en prie, retiens mon geste absurde : de m’identifier en tant que celui qui pourra répondre. Car mon souhait le plus profond est de te laisser à ton sort, que toi, autre, sois aussi libre que le vent, aussi vaste que le ciel puisque c’est ici que je me reconnais. C’est d’ici, que je te vois : Dans la danse même de l’éphémère du monde. De la joie à reconnaître le spectacle de l’existence. Laisse-moi au cœur de ma pureté naturelle et reconnais-toi, ici.

-jo-