LE CLOWN | C&F

“Moi, le clown des clown !”

L’arrogance tue à petit feu n’importe quel clown. Ici, le clown est aux portes de la mort. Et c’est le moment des derniers réglages avant le grand départ. Qu’est-ce que la mort ou le grand départ pour le clown ? La fin d’un spectacle, peut-être. Comme la fin d’une vie. Un adieu d’un lien partagé. Quel est le lien que partage le clown ? N’est-ce pas celui qui se partage ce qui ne meurt pas ?

Est-ce que la fin d’un spectacle n’est pas une ouverture vers un autre, des autres spectacles ?

Pourquoi le clown et la fée offre un spectacle si joyeux ? Peut-être parce qu’il exprime une ode à la vie, au centre du transpercement de l’arrogance et de la bêtise. Peut-être parce que tout le monde peut se reconnaître dans l’accomplissement de la liberté première, de ce premier geste offert et détaché.

Alors le public voit, rêve peut-être, le déchirement du conditionnement que les idées de nous-même nous infligent comme tant de souffrances.

Ce déchirement dévoile la nature première de celui qui est voué, d’office, à traverser la vie.

-jo-