LE PASSÉ DE MES FUTURS
Je suis le voyageur, le sans pitié.
Le sans place. Sans siège.
Le gouverneur de rien.
J’ai quitté le monde.
Et je ne me déplace plus.
Mes recherches ont cessé lorsque j’ai compris que ce que je cherchais me sera introuvable.
Après avoir écumé les formes, les mouvements et les pensées, j’ai compris que je ne trouverai pas ce que je cherche.
Il y avait l’autre quelque part en dedans des recherches.
Mais l’autre n’était pas non plus ce que je cherchais.
C’était plutôt une attente anxiogène du miroir, de l’acte salvateur de mon existence comme le plus important des sujets. Un : “Oui, c’est ça, c’est toi.”
J’étais ce cela que je cherchais.
J’étais ce qu’il fallait que le monde trouve par mon désir de chercher.
Il fallait que le monde voit que je cherchais à me démener pour être vu à partir du trajet que j’avais à parcourir pour atteindre une distance n’en représentant aucune pour ce même monde.
Le mieux, alors, fut été de m’entourer d’autres chercheurs, désespérés.
Mais même eux ne pouvaient être qu’accepter par moi par la certitude de leurs états misérables.
L’horreur s’ouvrait lorsqu’un brillait et je rappelais avec hâte l’état malheureux du monde.
Je ne produisais qu’un moyen de ternir le monde pour m’indiquer chercheur d’un monde meilleur.
Triste penchant global d’informer, par sous-entendu, l’importance que le monde devait reconnaître de ma personne pour que je puisse reconnaître l’importance du monde.
Cela n’a pas marché.
Et le monde, pourtant sans pensée, m’a abandonné.
Je l’ai alors quitté.
Ma place était en trop.
Je n’ai jamais été une question pour lui, seulement pour moi.
Et lorsque je me suis posé cette question, plus pour une oreille qui trainerait potentiellement, non, lorsque je me la suis posé comme étant le seul à la recevoir.
J’ai compris que mes recherches pouvaient prendre fin, que mes recherches n’en étaient pas.
Juste une course à la conviction d’importance par l’énergie de la panique de ne pas avoir encore atteint l’idéal du monde.
J’ai alors respiré, et me suis vu. Et j’ai vu le monde, et je lui ai demandé pardon.:
Il n’est pas rancunier.
-jo-
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