MOI, MOI ET L'AUTRE
Last updated: Oct 31, 2022
Garder la face au miroir et la tenir froide, gelée par des sourires chaleureux, qui me glacent, me font cramer mes dernières cartouches dont le mieux, le préférable, serait que je les mette en travers de mes mots. Au moins de mes mots. Qu’ils se taisent, une bonne fois pour toute. Je suis le pire et le meilleur et certainemment le pire, il est temps pour moi d’enfanter, en même temps, moi, moi et l’autre, qu’il reste derrière, lui qui est devant. JE suis le liquide qui se veut solide et/ou vaporeux. Que plus rien ne bouge dans ce tumulte sordide et dangereux. Que les choses avancent de mes pieds, libres de se taire, de se terrer dans les abîmes célestes.
Le Nord ! S’offrir le Nord et le poser là, quelque part, quelque part où s’entassent les Nords, alors qu’on sait très bien que c’est dans le Sud qu’il s’y passe les meilleures photos. Et celles-ci me regardent alors que c’est moi qui voit tout ce que j’ai. Tout ce que j’ai. À moi. En première ligne droite pour ne pas qu’elles s’échappent. Je possède la possession de l’échange avec mes concitoyens, et ce que je n’ai pas, et tout ce que je n’ai pas, et tout ce que je ne suis pas, glisse sur ma mauvaise peau, la vraie, la liquide. Restant à l’air, je me noie. Ou bien, est-ce que mes voies respiratoires sont tournées vers le dedans ? Mais c’est sec dedans, sec et froid d’une allure d’illuminée. Faut pas entendre ce que les autres voient. Faut pas. Ah que je me sens bien dans la panique! Ah que ce qui s’étouffe dans mon fracas me permet comme détente! Comme si la paix se situait dans la fissure du silence. Colmate Mater Furiosa. Et le sourire s’effondre. Et la plaie déploie les multiples faces solides de ce que je dis de ce que je dis de ce que je suis.
Et tout recommence dans le désordre d’un appartement impeccable, des robes impeccables, des cheveux impeccables, des regards impeccables, des vicères impeccables, tout est impeccabl. Un chao lumineux, exposé plein Sud, et une toute petite pièce pour le Nord, au fond, là-bas, dans le noir qui respire juste derrière mes épaules de son souffle chaud. Glacial. Qu’il est bon de se sentir le danger hors de moi. Ce n’est pas moi, c’est le noir du Nord. Toutes ces ténèbres barbares m’assaillant le pauvre frêle corps qui me porte, immobile, pris dans les marécages d’une conscience relative à ma propre perception du mouvement incessant que JE NE VEUX PAS SAVOIR, parce que tout cela, ce n’est pas moi, ce n’est pas moi, ce n’est pas moi, ce n’est pas moi, ce n’est pas moi…
-jo-Janvier 2017
Tout un tas de bonnes pensances indigestes si nous voulons être vu comme bien pensant.
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