PAS ASSEZ DE TEMPS
Last updated: Mar 5, 2022
Qu’avons-nous jamais pris le temps de reconnaître ?
Nous sommes passées à coté de quoi ?
Quelle quête n’avons nous pas portée ?
Quelle idéologie n’avons-nous pas clamée ?
Quelle souffrance n’avons-nous pas exprimée ?
À quel rassemblement n’avons nous pas assisté ?
Est-ce qu’ici nous comptons nos temps où nous n’apparaissions pas ? Est-ce qu’ici nous loupions notre chance ? N’avons-nous pas réellement été clément ?
Nous avons pris le temps de savoir nous retourner. Du meilleur au pire. N’est-ce pas ?
Ne nous sommes-nous pas fait assez écrasé.e.s par la question de notre place ? N’avons-nous pas assez vu les catastrophes surgir des méandres de vouloir la garder ? N’avons-nous pas observé le monde entier nous en sortir de force ? Pourquoi ?
Et même si le monde ne nous touche pas, N’est-ce pas la vie qui s’en occupe ? Ne le voyons-nous pas ? Pourquoi continuons-nous de résister ?
Ne sentons-nous pas que cette résistance est vaine ? Qu’ici, avec cette place à tenir, nous faisons naître toutes les souffrances ? Pourquoi alors rêvons-nous de paix ? Comment la vivre si nous la rêvons ? Sentons-nous comme tout cela est vain ? Qu’avons-nous donc jamais pris le temps de reconnaître ?
Sommes-nous réellement passé.e.s à côté de nos vies ?
Ne nous sommes-nous pas juste détourné.e.s de celles-ci ?
Comment avons-nous pu trouver le moyen de ne pas les voir ?
Nos baffouons la vie pour apparaître mieux qu’elle… Et nous nous embourbons dans la maladresse. Alors nous résistons pour apparaître comme “non-maladroits”, ce qui ne veut surtout pas dire “adroits”. Et nous allons jusqu’à sortir les armes au nom du refus des larmes.
Nous nous enfonçons dans la bêtise. Et nous suffoquons. Et nos cris de souffrances sonnent comme des injonctions aux mondes. Des ordres à la soumission de l’autre. Jusqu’à râler par notre incompréhension de voir les hommes et les femmes amoureux, nos enfants et nos frères aimants, se révolter dans la haine. Envers nous. Contre nous.
Pourquoi, alors, n’en finissons-nous pas maintenant ? Pourquoi, encore, allons-nous manigancer pour apparaître encore, plus que la vie, en se raccorchant à l’injustice, à lutter avec l’incompréhension d’être condamné par l’autre ? Toujours et encore avec l’intention de publiciter nos identités plus que ce qui nous apparaît…
Quelle est la nature de cette profonde bêtise ?
N’est-il pas temps d’aller la découvrir ?
Quel est le trajet pour remonter à la surface ?
-jo-
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